Le sanctuaire du poète

 

 

Lorsque, se dérobant aux délices des cieux,

La Muse vient s’asseoir à mon foyer austère,

Elle me voit pensif, accoudé, solitaire,

Entre les murs où gît la gloire des aïeux.

 

Dans leurs cadres muets ouvrant les mêmes yeux

Qui s’éclairaient jadis des lueurs de la terre,

Ils lisent avant moi le mot du grand mystère.

Là, devant mes regards – sous un crêpe pieux –

 

Sont les joyaux gagnés par le sang de mon père ;

Ceux qu’un boulet funèbre a sacrés sur mon frère ;

Et l’humble crucifix – d’un brin de buis fêté. –

 

La Croix de l’Homme-Dieu dit le néant des autres...

Ces insignes pourtant sont aussi des apôtres

Qui prêchent Sacrifice, Honneur, Foi, Loyauté !

 

 

 

Comte A. de SPARRE.

 

Paru dans L’Année des poètes en 1897.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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