La matinée de Noël

 

 

Oh ! que les cieux sont beaux ! des rayons de lumière

Se répandent sur eux, en couronnant la terre

D’un cercle éblouissant, et dans leurs voiles bleus

Se trouvent suspendus des myriades d’anges,

Qui, sur leurs lyres d’or, répètent les louanges

                De la Reine des cieux.

 

                C’est que voilà Noël,

                Noël jour de mystère,

                Où le ciel à la terre

                Fait don de l’Éternel ;

                Noël, ce jour de grâce

                Où de l’humaine race

                Frémit le séducteur,

                Jour où l’âme charmée

                Croit voir la Vierge aimée

                Sourire avec douceur,

                Jour qui nous dit : espère,

                En parlant d’une mère,

                Et d’un enfant divin,

                De l’enfant de Marie,

                Notre Reine chérie

                Au front doux et serein.

 

Sans bruit, ah ! venez tous, approchez de l’étable

Où repose le Dieu qui de l’humanité

Accepte en ce moment le fardeau misérable,

Lui, pour qui notre monde était un grain de sable !

Lui, de qui la grandeur remplit l’immensité !

 

Et puis prosternons-nous, du front touchons la terre ;

En priant le Seigneur, ne le relevons pas ;

Vers le trône divin notre ardente prière

Va monter sans efforts : car, suave et légère

Notre ange au sein de Dieu l’emporte d’ici-bas !

 

 

 

Louisa STAPPAERTS,

Œuvres poétiques, 1858.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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