Sur la foule amorphe

 

 

Sur la foule amorphe, abrutie

De ce peuple encore hébété

Te lèveras-tu, liberté,

Ton rayon d’or brillera-t-il ?

 

Oui, ce rayon va resplendir,

Va dissiper tous les nuages.

Mais qui pansera les outrages,

Les traces des coups sur nos cuirs ?

 

Qui soignera la corruption,

L’hébétude avilissant l’âme,

La lâcheté des cœurs infâmes ?

Seul le Christ et sa rédemption.

 

                                      15 août 1857.

 

 

 

Fiodor TIOUTTCHEV, Poésies, L’Âge d’Homme, 1987.

 

Traduites du russe par Paul Garde.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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