À Lamartine

 

Sonnet-dédicace de la Vie Silencieuse.

 

 

Ô grand élégiaque à la voix grave et triste,

Qui t’épris du divin voilé sous le charnel,

Et dans les courts baisers enseignas qu’il existe

Je ne sais quoi de saint qui demeure éternel ;

 

Ô cœur d’amant, qui fus un cœur d’idéaliste,

Dont les vers, comme un large et doux fleuve de miel,

Ont laissé sur ma lèvre un désir qui persiste

Pour les choses d’amour et les choses du ciel ;

 

Ô magnifique roi de l’ample mélodie,

Pardonne à ma fierté lorsque je te dédie

Ce livre d’un obscur et d’un silencieux :

 

J’ai grandi dans ton culte, âme tendre et chrétienne,

Et j’ai voulu, fidèle et superstitieux,

Que mon œuvre naquît à l’ombre de la tienne.

 

 

 

Émile TROLLIET.

 

Paru dans L’Année des poètes en 1890.

 

 

 

 

 

 

 

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