Les chemins

 

 

Tous nos chemins depuis le premier jour :

– Chemins poudrés de la petite Enfance,

– Chemins poudreux de l’aigre adolescence,

Tous ces chemins, menaient donc à l’Amour ?

 

Tous nos exils et tous nos longs détours,

Tous nos départs, et toutes nos errances,

Qui nous eût dit qu’en leur longue alternance

En ce rond-point, ils convergeaient un jour ?

 

C’était donc ce qui donnait toujours

Un peu de force, encore, pour poursuivre ?

C’était donc ce qui nous faisait vivre

Avec espoir même au jour le plus lourd ?

 

Tous ces chemins, dont s’efface le cours,

Tous ces sentiers, dont s’efface la trace,

Tous ces arrêts, dont nul ne sait la place,

Tous ces sursauts, avaient un sens, toujours ?

 

Et les chemins des trompeuses amours ?

– Ces beaux chemins qui n’étaient qu’une impasse

Fallait-il donc aussi qu’on y passe,

Avec le cœur tumultueux et lourd ?

 

Tous ces chemins aux mille et mille tours,

– Non ceux-là seuls qui dansent sur la terre

Mais les chemins du Ciel et de Mystère,

Ces chemins-là... c’était le chemin court ?

 

Puisque Ta Grâce à jamais unifie

Par ce seul jour, tous les jours de ma vie,

En une joie étale et sans retour

Oh ! béni soit le pas de chaque jour !

 

 

Geneviève USAIRE, Au jardin de Peau d’Âne, 1945.

 

 

 

 

 

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