Le printemps

 

 

Monseigneur le Printemps qui se meut dans l’espace

A répandu ses flots de lumière et de grâce :

Une aube continue, un immense soleil,

Ostensoir des midis, nimbent son jour vermeil.

 

La Muse, le Rayon, la mousse, l’âme lasse

Des éparses blancheurs et les oiseaux en masse,

Fraternisent au gré de ce joyeux réveil

De la Terre qui sort de l’hivernal sommeil.

 

Et ces effluves purs, ces remous de jeunesse,

Qui submergent les cœurs et les oignent d’ivresse,

Donnent l’illusion de nager dans le ciel !

 

Si ce jet de ta flamme et de blonde lumière

Des célestes Thabors, divinise la Terre,

Que seront, ô Dieu grand, tes printemps éternels ?

 

 

 

Emma VAILLANCOURT, De l’aube au couchant, 1950.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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