L’heure blonde

 

 

Ouf, nous nous marierons dans une simple église,

sens ornements d’autel, sans vases ni parfums ;

nous prendrons pour anneau l’or de tes cheveux fins,

sous le regard charmé des saints en robe grise.

 

Et comme il nous faudra de la musique, afin

de voiler noblement ces minutes exquises,

un violoneux discret que l’ombre idéalise,

qui peut-être est un ange, ou quelque séraphin,

 

sur des cordes d’amour de prière et de songe,

promènera l’archet mystique, que prolonge

un faisceau lumineux de rayons rassemblés ;

 

chant paisible du soir qui monte au ras des blés,

il dira la beauté des tendresses fécondes,

et les foyers heureux, parmi les plaines blondes.

 

 

 

G. VAN DER BEKEN.

 

Paru dans le Mercure de France

en novembre 1934.

 

 

 

 

 

 

 

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