Puisqu’il faut vous chercher...

 

 

Puisqu’il faut vous chercher, c’est par tous les chemins,

Par la grand’route usée où la foule s’engage,

Ou le sentier perdu vierge de pas humains...

Si l’on peut arriver, qu’importe le voyage ?

 

Puisqu’il faut vous chercher, l’on tend les bras vers vous,

Dussiez-vous nous choisir comme cible vivante,

Dieu des douleurs, – ou bien, devant vos froids genoux,

Nous tenir moins tremblants d’amour que d’épouvante.

 

Puisqu’il faut accueillir en soi la Vérité,

Soyons indifférents à notre cœur d’argile

Qui, peut-être, sera comme un vase éclaté

Dont un métal trop lourd rompit le flanc fragile.

 

Mais quel vase contient en son cristal géant

La Mer ou, seulement, l’écume d’une lame ?

Il renferme un peu d’eau, – non pas tout l’Océan !

L’Infini n’est donc plus l’Infini dans notre âme.

 

Et peut-être, mon Dieu ! devant vous sont égaux

Le croyant humble et doux que sa soif désaltère,

Et celui qui, lassé de ses cris sans échos,

N’a pas élu de puits pour sa soif solitaire.

 

 

 

Marie-Louise VIGNON,

La Douleur solitaire : La Mort qui passe.

 

 

 

 

 

 

 

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