Parlons français... comme saint François

 

 

Il faut s’enorgueillir de son parler de France...

Quand saint François, vêtu d’un manteau d’indigence,

S’en allait en chantant avec suavité

Par les chemins pierreux de la marche d’Ancône,

Pèlerin de l’Amour et de la pauvreté,

Tout pareil à l’oiseau du ciel, qui vit d’aumône,

Alors, dit-on, au lieu du patois d’Assisi,

C’était le vieux français, par ses lèvres choisi.

Et, quand ses promptes mains bâtissaient des églises,

Qu’il avait versé l’eau sur les pieds du lépreux,

L’hymne encore jailli de son cœur trop heureux

Mêlait des mots français au cantique des brises,

Et c’est ainsi d’abord qu’il loua dans son cœur

Son frère le Soleil et la Lune sa sœur !

 

Et voyez-vous, ô belle enfance canadienne,

Pourquoi l’on doit se plaire à rester la gardienne

Jalouse de ces mots si tendres de chez nous,

Dont vos mères vous ont bercés sur leurs genoux !

Songez qu’ils ont en eux tant de grâce ou de flamme

Que Jésus les dictait à son cher troubadour ;

Songez qu’ils ont servi jadis aux fêtes d’âme

De celui qui connut le plus du pur amour !

Et si le saint d’Assise aux heures solennelles

Pour la langue de France oubliait sa cité,

C’est qu’il ne trouvait pas de paroles plus belles

Pour peindre la douceur, la joie et la clarté.

 

 

Gustave ZIDLER.

 

 

 

 

 

 

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