La neuvaine d’Olive

 

 

 

 

 

par

 

 

 

 

 

Mathilde ALANIC

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La barque glissait, avec un léger clapotis, entre les rives de l’étroite rivière, sous l’ombre fraîche des saules bleus et des peupliers tremblants. Gaspard d’Érigné, déjà adroit et vigoureux pour ses treize ans, ramait de toutes ses forces ; son frère Pierre, plus jeune d’un an, tenait le gouvernail de l’esquif et s’efforçait de distraire Olive de Brignac en lui montrant, tantôt un clocher pointu dépassant la ligne molle des collines boisées, tantôt une bande de canards barbotant dans les roseaux, ou quelque libellule verte aux yeux d’or, effleurant les roses blanches des nénuphars.

À demi étendue sur des coussins disposés pour elle par les jeunes garçons, une fraise de fine dentelle gaufrée autour de son cou frêle, pour se défendre de la brise matinale, un grand chapeau à fond pointu posé sur ses cheveux crêpelés, Olive regardait languissamment couler l’onde, tout en soulevant parfois des jets de perles du bout de la baguette de saule qu’elle tenait à la main.

... Filleule de reine ! Ces trois mots ne devaient-ils pas présager quelque destinée merveilleuse ? Marie de Médicis était, en effet, la marraine d’Olive ; privée de sa mère dès le berceau, la petite fille avait grandi avec les enfants de France. Mais la tempête, qui brise les grands chênes, éparpille aussi les nids d’oiselets suspendus à leurs branches.

Et si les larges prunelles veloutées d’Olive révélaient une profondeur de tristesse navrante à rencontrer dans des yeux si jeunes, c’est qu’à quelques lieues de ce vallon paisible grondait l’horreur de la guerre, et qu’une action décisive allait s’engager fatalement d’un moment à l’autre, entre l’armée du roi Louis XIII et les partisans de sa mère.

Le jeune roi, excité par son entourage à sortir de son rôle effacé, voulait revendiquer ses droits royaux ; la reine-mère, de son côté, avait trop longtemps exercé le pouvoir pour se résoudre facilement à l’abandonner ; tous les mécontents, les ambitieux déçus ou dépossédés s’étaient ralliés autour de l’ex-régente, bannie de la cour, pour la pousser à la résistance. Olive naturellement avait dû suivre sa protectrice. Et, depuis le départ de la cour, la pauvre enfant dépérissait lentement, de plus en plus pâle, faible et triste.

Olive avait dix-sept ans. Elle aimait, elle était aimée ; la reine favorisait cette inclination mutuelle, que toute la cour malicieuse avait devinée, avant que Robert de Preuil et Olive de Brignac eussent compris pourquoi ils étaient émus l’un en présence de l’autre. Leurs fiançailles allaient se conclure, quand ils avaient dû se séparer brusquement... et peut-être pour toujours... Car l’armée de la reine-mère était inférieure en forces à celle de son fils : Marie serait certainement vaincue. Il faudrait quitter la chère France et errer sur la terre d’exil. Le cœur loyal d’Olive n’avait pas une hésitation : elle partagerait la fortune précaire et les vicissitudes de la princesse proscrite, dût-elle ne jamais revoir Robert, dont le souvenir ne s’effacerait jamais en elle.

Mais lui, ferait-il de même ? Robert, au milieu des enchanteresses de la cour, serait-il longtemps fidèle au souvenir de la pauvre absente ?

D’ailleurs, étant donné les événements qui s’accomplissaient, chaque heure apportait au cœur d’Olive des angoisses terribles. Un même danger menaçait deux existences qui lui étaient également chères ; Thomas de Brignac, son père, le vieil écuyer de Marie de Médicis, combattait dans l’armée de la reine-mère, tandis que Robert appartenait au régiment des mousquetaires du roi... Touchée, malgré ses propres préoccupations, de la triste situation de sa jeune compagne, et voulant lui éviter les fatigues des marches forcées, la reine avait confié Olive aux soins d’une bonne veuve, dame Ambroisine d’Érigné, qui habitait un petit châtelier dans les environs de Brissac en Anjou.

Dame Ambroisine avait deux fils : Gaspard et Pierre, deux braves enfants, francs comme l’or, chevaleresques et bons ; ils n’avaient jamais eu ni sœur, ni cousine pour compagne de jeux, et la présence d’Olive au manoir maternel leur fut une nouveauté délicieuse. Ce fut à qui rivaliserait d’empressement, de courtoisie naïve, de galanterie juvénile, pour distraire la jeune fille des tristes songeries dont ils ignoraient le secret.

Pierre lui chantait des villanelles et des rondeaux ; Gaspard, habile à l’arbalète, lui apportait des plumes de héron ou de martin-pêcheur, pour orner sa toque. Jamais princesse n’avait été escortée par des pages plus dévoués et plus fidèles...

Ce jour-là, ils descendaient la petite rivière de l’Aubance, pour aller demander à la Vierge vénérée de l’Ermitage la fin de cette guerre, qui causait si grand chagrin à Mlle de Brignac.

– Elle exauce toutes les prières qu’on lui adresse, disait confidentiellement Pierre à Olive devenue attentive. Elle guérit les malades, mais, dans cette semaine de l’Assomption, où nous sommes présentement, elle écoute et elle protège surtout les jeunes filles qui lui adressent des neuvaines pour se marier dans l’année.

– Vraiment ? dit Olive, dent le visage s’était subitement coloré de rose.

– Oui, reprit l’enfant, et pour se rendre tout à fait favorable, elles suspendent dans sa chapelle un bouquet de campanules bleues...

Olive garda un instant le silence.

– Où trouve-t-on cette fleur ? demanda-t-elle enfin subitement.

– Mais vous êtes bien trop jeune pour lui demander pareille chose ! se récria Gaspard, avec l’autorité que lui conférait sa qualité de chef de famille. Attendez que je sois devenu un grand et beau capitaine, et c’est moi que vous épouserez !...

– Non, reprit vivement Pierre, Gaspard vous laisserait toujours seule pour aller en guerre. Attendez que je sois grand et que j’aie appris à faire de beaux vers pour vous, comme le poète Joachim du Bellay, dont maman lisait le livre l’autre jour.

– Oh ! mais alors, dit Olive avec un sourire, je serai trop vieille et vous ne voudriez plus de moi ni l’un ni l’autre !

Les deux enfants ne trouvèrent rien à répliquer. L’aîné, tout rembruni, garda même un air offensé et chagrin. Mais comme ils débarquaient dans une petite anse, au bas d’un village, non loin du vieux sanctuaire, dont ils apercevaient les murs gris à travers le feuillage, Pierre, prenant doucement Olive par la main :

– Venez, lui dit-il tout bas avec un soupir, je vais vous conduire dans un endroit où fleurissent les campanules bleues.

Et tandis que Gaspard rassemblait par brassées, afin d’en décorer la chapelle, les marguerites étoilées, les genêts d’or, les ombelles blanches des ciguës, les guirlandes des chèvrefeuilles, Pierre, à la dérobée, cueillait les clochettes azurées et furtivement les donnait à la jeune fille qui les dissimulait sous sa gerbe, derrière les nielles et les boutons d’or.

L’autel rustique était entouré d’ex-voto de toute nature, au milieu desquels Olive distingua promptement de nombreuses couronnes blanches qui attestaient la reconnaissance des jeunes épousées. Le cœur troublé, elle suspendit aux pieds de la Vierge miraculeuse, image informe, taillée grossièrement dans un bloc de pierre, et noircie par le temps, le bouquet de campanules sauvages cueilli par Pierre ; et, à son tour, elle se prosterna à la place où, depuis des siècles, tant d’âmes en peine venaient gémir et supplier.

Elle achevait à peine sa première oraison qu’un grand bruit ébranla les échos du vallon.

Pâle d’épouvante, Olive se retourna vers les deux jeunes gens agenouillés, à quelques pas. Un nouveau grondement retentit.

– C’est le bruit du canon et de la mousqueterie ! dit Pierre.

– On se bat aux Ponts-de-Cé ! s’écria Gaspard, les yeux brillants, les narines dilatées, en se précipitant au dehors.

– Sainte Mère de Dieu ! sanglotait la jeune fille, déchirée par l’angoisse, épargnez ceux que j’aime. J’accomplirai la neuvaine commencée, dussé-je me traîner sur les genoux. Protégez mon père et... lui ! Sauvez la reine et ayez pitié de sa fidèle servante !

Elle resta longtemps en prière.

Enfin le bruit s’éloigna, puis s’éteignit. Olive, blême comme une morte, se leva en chancelant. Les deux frères la ramenèrent vers la barque, et Gaspard fit diligence pour accélérer le morne retour. Comme la nacelle touchait terre, alors seulement la jeune fille releva la tête, qu’elle tenait cachée dans ses mains.

– Je reviendrai demain à la chapelle, dit-elle d’un ton résolu, afin de poursuivre ma neuvaine, y eût-il l’armée du roi au milieu de la route.

– Nous vous accompagnerons, dirent ensemble les deux braves enfants.

En rentrant au manoir, ils apprirent que les troupes de la Reine, d’ailleurs très inférieures en nombre, s’étaient dispersées presque au premier choc. Seuls, quelques braves soldats, et parmi eux le père d’Olive, avaient prolongé le combat du côté de Sorges, sans doute pour favoriser la retraite de la Reine.

– Mon Dieu ! s’écria la jeune fille, que sera-t-il advenu de mon père ?

Et elle s’abîma dans une profonde douleur. Pierre et Gaspard, s’étant compris d’un regard, disparurent ; et vainement les appela-t-on, les chercha-t-on pendant le reste de la journée. La nuit était tombée depuis deux heures quand ils reparurent enfin, poudreux, hors d’haleine, mais tout radieux, car ils pouvaient dire à Olive ce qu’elle désirait savoir.

Thomas de Brignac, atteint à la jambe d’une blessure sans gravité, avait été recueilli par de braves mariniers de la Loire, qui lui prodiguaient leurs soins. Gaspard avait d’ailleurs vidé sa petite escarcelle dans les mains de ces bonnes gens pour stimuler mieux encore leur zèle.

Au lieu de les gronder pour l’inquiétude que lui avait causée leur absence, dame Ambroisine embrassa ses fils avec attendrissement. Olive ne put rien dire, mais ses yeux, et ses mains, qui pressèrent celles des enfants, parlèrent pour elle. Rassurée sur le sort de son père, elle tremblait encore pour un autre dont le nom ne devait pas venir sur ses lèvres.

Pendant huit jours, dès que pointait l’aube dans les prés diamantés de rosée, sous les rayons blancs du soleil levant, ou sous le grésillement froid de la pluie matinale, Olive et ses deux fidèles compagnons prenaient le chemin de l’Ermitage, pour être de retour au château avant que dame Ambroisine, qui dormait dans son grand lit à colonnes, pût s’apercevoir de leur absence.

Aucune difficulté ne les arrêtait. Plus d’une fois, ils durent ramper derrière les haies ou se tapir sous les meules de foin, pour laisser passer des troupes de soudards qui parcouraient la campagne, visitant les fermes, et dont les imprécations, mêlées aux piaillements des volailles égorgées, révélaient les exploits.

C’était merveille que la jeune fille, accablée de cruelles appréhensions, pût renouveler chaque jour ce pèlerinage. Mais l’ardente foi donne des forces aux plus débiles. Le vœu qu’avait formé Olive d’accomplir cette neuvaine, en laquelle elle avait mis tout son espoir, était pour elle un puissant soutien.

Pierre, avec la délicatesse que d’instinct il savait mettre à toute chose, cueillait chaque matin un bouquet de campanules, qu’Olive rougissante recevait sans mot dire, Gaspard feignant de n’en rien remarquer.

Et cependant, au moment où elle déposait cette offrande aux pieds de la Vierge, quelque chose d’indéfinissable troublait le cœur des deux enfants, qui, sans se rendre compte de ce sentiment, éprouvaient une sorte de jalousie inconsciente contre cet étranger, cet inconnu, qui, évidemment, occupait la pensée de la jeune fille qu’ils aimaient avec un tel dévouement que, pour elle, ils eussent bravé le roi lui-même.

Huit jours s’étaient écoulés déjà sans amener le miracle attendu par Olive. La Vierge de l’Ermitage semblait cependant manifester sa protection en favorisant le rétablissement de Thomas de Brignac, qui, bientôt, pourrait quitter son asile.

Entre-temps, les bruits les plus contradictoires se répandirent dans le pays. Tantôt on disait que les troupes du roi avaient subi des échecs, tantôt l’on affirmait que la reine était prisonnière, morte même. Puis aussi que le roi était au château de Brissac, peu distant du manoir. Olive n’osait rien croire, rien espérer.

Le soir du huitième jour, les habitants du manoir étaient réunis, silencieux, devant l’âtre où flamboyaient des brassées de sarments ; des pas de chevaux retentirent au dehors, et des coups furent frappés à la porte.

– Qui va là ? demanda la maîtresse du lieu, se penchant par l’étroite fenêtre à meneaux.

– Ouvrez, bonne dame d’Érigné, répondit une voix de femme toute haletante. C’est une amie d’Olive.

– La reine !

– La reine ! s’écria Olive qui avait reconnu cette voix et qui se précipita au-dehors.

L’instant après, Marie de Médicis, s’appuyant lourdement sur le bras de sa filleule, pénétrait dans la salle, et se laissant tomber sur le grand fauteuil que venait de quitter dame Ambroisine :

– Tout est perdu ! dit-elle, en inclinant vers Olive, qui s’était agenouillée à ses pieds, ce visage dont Rubens avait naguère reproduit l’éblouissante carnation et la jeune fraîcheur, mais que les intrigues, la fièvre de l’ambition, les fatigues et le désespoir avaient ravagé et vieilli. Tout est fini, les routes sont cernées, la retraite impossible. Oh ! fuir, mon Dieu, fuir !

– Où vous irez, j’irai, chère marraine, dit Olive, dont la dernière lueur d’espoir venait de s’éteindre. Votre sort sera mon sort... Mais du courage, Madame, du courage !

Cette nuit-là, le sommeil ne ferma pas les paupières d’Olive et les ténèbres se dissipaient à peine quand elle descendit pour se rendre à l’Ermitage. Pierre et Gaspard, fort agités à l’idée qu’une reine de France reposait en quelque sorte sous leur garde, n’avaient guère dormi. Olive les trouva prêts au départ.

Chemin faisant, les deux frères durent plus d’une fois soutenir les pas de la jeune fille, qui semblait sur le point de défaillir en ce dernier effort.

Ils arrivèrent... Combien longue fut la station qu’elle fit dans le vieux sanctuaire !... Quel appel ardent et désolé s’éleva vers la mère du Sauveur !

– Que je le revoie au moins encore une fois, et donnez-lui tout le bonheur qui m’est refusé !... disait mentalement la pauvrette, les yeux fixés sur la statue que, dans son angoisse, elle espérait voir s’animer pour opérer le miracle attendu. Mais la Vierge restait immobile et muette.

Plus faible, plus accablée encore, Olive reprit enfin le chemin du manoir avec ses deux compagnons.

Comme ils traversaient la grande route pour s’engager dans un chemin creux, un groupe de cavaliers arriva près d’eux. Celui qui galopait à leur tête, en apercevant Olive, laissa échapper une exclamation de surprise. Il s’arrêta net, à quelques pas d’elle :

– Où est votre maîtresse, jeune fille ? demanda-t-il impérieusement.

En reconnaissant celui qui lui parlait, Olive sembla clouée sur place. Elle n’osait lever les yeux sur la hautaine et sombre figure qui la pénétrait d’effroi.

Elle n’était qu’une humble créature devant cet homme qui, revêtu d’un caractère sacré, aurait dû lui inspirer confiance, mais elle connaissait déjà assez la cour et les complications de la politique, pour savoir que l’ami d’hier est souvent l’ennemi d’aujourd’hui. Elle craignait, en répondant, de servir inconsciemment quelque projet fatal à sa marraine.

Irrité du silence qu’elle gardait, le cavalier poussa sa monture tout près d’elle. Gaspard se jeta vivement devant Olive comme pour la défendre.

– Écartez-vous, jeune vaillant, dit ironiquement la voix altière de l’inconnu. Et vous, Olive de Brignac, répondez-moi en toute sincérité. Il importe que je rejoigne au plus tôt la reine. Votre hésitation ne fait que retarder la plus grande joie qui puisse lui advenir.

Et comme Olive, la gorge serrée par l’émotion que lui causait le regard d’aigle fixé sur elle, tardait encore à répondre :

– Allons, je vois que je ne réussirai pas à vaincre l’obstination de cette enfant, reprit le questionneur, faisant signe à l’un des cavaliers arrêtés à quelques pas de là – dont les regards se tenaient d’ailleurs fixement arrêtés sur la jeune fille. Venez, car j’ai idée que vous serez plus facilement persuasif qu’un haut dignitaire de l’Église.

Le mousquetaire ne se fit pas répéter l’ordre, et s’avança rapidement.

La jeune fille jeta un cri étouffé en reconnaissant, sous le feutre empanaché, la figure martiale et les yeux francs de Robert de Preuil, qui, de sa plus douce voix, murmurait en se penchant vers elle :

– Olive, ma chère Olive, parlez, c’est pour le bien de la reine.

Olive joignait les mains comme ravie en extase, car Robert lui apparaissait dans l’éblouissement du prodige attendu. Elle croyait rêver.

La voix brève du Cardinal de Richelieu – car c’était lui qu’elle avait reconnu – la rappela aux réalités.

– Un de ces enfants vous conduira près de la reine, dit-elle.

Gaspard s’y refusa avec un mouvement de farouche bouderie. Mais le petit Pierre n’osa désobéir à sa grande amie. Tendant une main vers Robert, il lui fit comprendre qu’il voulait monter en selle devant lui.

Après l’avoir hissé :

– À bientôt ! dit Robert dont le geste, s’adressant à la jeune fille, ressemblait à l’envoi d’un baiser. Et serrant les éperons, il eut bientôt disparu avec la troupe des cavaliers au tournant du chemin.

En se dirigeant du même côté, Olive radieuse, ne croyait plus toucher terre. Il lui semblait avoir aux pieds les ailes du Mercure de Benvenuto Cellini qu’elle avait souvent regardé, dans l’antichambre de la reine, au Louvre.

Gaspard la suivait, la tête basse, les yeux brouillés de larmes.

– Comme elle nous oubliera vite ! pensait--il. La vie est ainsi faite : les meilleurs sont souvent cruels à leur insu.

Pendant ce temps, Pierre, gagné par la bonne grâce de Robert, appuyé sur la poitrine de son nouvel ami, lui racontait la légende des campanules bleues.

Deux heures plus tard, une riche litière emportait Marie de Médicis au château de Brissac, où elle se réconciliait avec son fils, dans une entrevue ménagée par l’adroite diplomatie de celui qui devait remplir de son nom le règne de Louis XIII – et qui, ce jour-là, gravit 1e premier échelon de sa fortune.

Le rapprochement entre, le roi et la reine-mère fût fêté par de grandes et belles réjouissances, au cours desquelles se célébrèrent les fiançailles d’Olive de Brignac et de Robert de Preuil.

Quelques semaines après, la Vierge de l’Ermitage reçut, en ex-voto, la plus riche couronne d’épousée qui eût été jusque-là déposée à ses pieds. Et dans le sanctuaire fut suspendue une lampe de bronze sur laquelle un artiste habile avait ciselé une guirlande de campanules.

 

 

Mathilde ALANIC,

Contes d’entre-ciel-et-terre, 1945.

 

 

 

 

 

 

 

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