Fra Angelico

 

 

                                               À Madame W. Y. Hately.

 

 

Le moine Angelico travaillait dès matines

Au rêve de ses jours en gloire épanoui,

Voulant peindre la Vierge et la peindre telle, oui,

Qu’elle ne fut pas aux toiles florentines.

 

C’est pourquoi le prieur lors des vêpres latines

L’a vu souvent rêver dans la nef, ébloui.

Le moine Angelico travaillait dès matines

Au rêve de ses jours en gloire épanoui.

 

Or un soir que sonnaient les cloches argentines

Dans sa cellule on vit l’artiste évanoui ;

Sous sa robe il tenait le chef-d’œuvre enfoui

Qu’un Ange déroba des célestes Sixtines

 

Pour son Frère toujours à l’œuvre dès matines.

 

 

 

Émile NELLIGAN.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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