Marguerite Coppin

 

(1867- ?)

 

 

 

 

 

 

Notice biographique extraite de :

Alphonse SÉCHÉ, Les Muses françaises.

 

 

 

 

 

 

Née à Bruxelles en 1867, Marguerite Coppin vécut à Bruges ; elle était professeur libre. Conférencière, elle s’est fait applaudir en Hollande et en Belgique. Elle fut l’auteur de quatre volumes de prose, romans et contes, et de trois recueils de poésies.

À mon sens, l’originalité de Marguerite Coppin réside dans les sentiments qu’elle exprime en ses vers. Il faut reconnaître chez elle un don très réel d’émotion : elle est sincère et elle sent profondément. C’est une âme noble, un esprit sain, un cœur rempli de tendresse. Elle intitula un de ses livres : Poèmes de la femme, et c’est bien, en effet, l’expression de vrais sentiments féminins que l’on trouve dans ces poèmes. Par ces temps de féminisme aigu, Marguerite Coppin a eu la lâche audace d’être satisfaite du rôle que l’homme force la femme à jouer dans la société (style féministe !). Être la compagne, la consolatrice, l’inspiratrice et l’appui de l’homme aimé, – elle n’aspire pas pour son sexe à une plus belle tâche. Les « ni épouses ni mères » doivent professer un bien grand mépris pour cette simple femme. Pour moi, je lui suis infiniment reconnaissant d’avoir écrit telle pièce : Notre tâche, – d’où j’extrais ces vers :

 

          Si vous avez été sa force, son bonheur,

          Que pouvez-vous encor demander à la vie ;

          Et sauriez-vous pleurer, vous dont la voix ravie

          S’est mêlée à son rire ému parti du cœur.

          La tâche de la femme est d’aimer, simplement.

          C’est la plus magnifique – et la plus difficile ;

          – Et l’on peut résumer, sans rhétorique habile,

          Sa vie en ces deux mots si doux : aimée aimant.

 

Penser cela, écrire cela – c’est très courageux et très original…

Au reste, tout son bonheur, Marguerite Coppin le place dans l’amour. Elle a une pitié profonde

 

          Pour les pauvres gens qui n’ont pas d’amour !

 

Il n’entre d’ailleurs aucune sensualité dans sa tendresse. Ce n’est pas une mystique, non plus ; c’est une spiritualiste. L’amour est à ses yeux la grande source d’idéal et d’énergie. La vie, cependant, pour elle comme pour tant d’autres, fut souvent dure et cruelle ; qu’importe, elle étouffe ses souffrances, elle ne se plaint pas. Elle ne se plaint pas parce qu’elle a aimé et parce qu’une heure d’amour suffit à embellir toute la vie, – parce qu’une heure d’amour vaut toute la vie !

De même elle pense :

 

          Que le génie est peu quand l’amour se révèle,

          Et que le meilleur livre – et qu’on n’écrit jamais –

          C’est celui qu’aux yeux chers de l’amant on épelle.

 

Pourquoi elle écrit ? – Elle le dira encore, avec une sorte de pieuse humilité. Elle ne se fait pas illusion sur son génie, elle sait qu’elle n’en a pas, mais elle veut qu’un jour il reste d’elle quelque chose. Et s’est pourquoi elle nous donne :

Cet élan simple et pur : un livre écrit d’amour !

 

 

 

 

 

 

 

 

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