À un enfant au berceau

 

 

Sommeille dans ta couche, ô trésor d’innocence ;

Un ange gardien chante auprès de ton rideau,

Et ton front où sourit la grâce de l’enfance,

De nul chagrin encor n’a porté le fardeau.

 

En te voyant ainsi, frêle espoir d’une mère,

De mes yeux attendris il s’échappe des pleurs,

Et pour toi, dans les cieux, j’adresse une prière

À l’archange inconnu qui veille sur les fleurs.

 

Ah ! que ne puis-je aussi, loin des rumeurs du monde,

Le cœur tranquille et pur comme dans mon printemps,

Voir les songes trembler sous ma paupière blonde,

Et rêver de ma mère et dormir bien longtemps !

 

 

Thalès BERNARD.

 

Paru dans La France littéraire, artistique, scientifique en 1859.

 

 

 

 

 

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