Réparation

 

 

À Jeanne Darc

 

 

Le soir, sur les vitraux en fleurs des cathédrales

Semés à l’infini d’harmonieux dessins,

Brillent discrètement les mystiques essaims

Que l’ombre fait tomber des splendeurs sidérales ;

 

Et, se mêlant parfois à leurs clartés spectrales,

Timide sur sa couche aux nuageux coussins,

La lune chastement éclaire les lieux saints...

– Mais qui s’émeut de vous, visions magistrales ?...

 

Seul, au fond des grands bois qu’enveloppe la nuit,

Chante le rossignol, et vers l’astre qui luit

Monte amoureusement sa prière sereine.

 

– Ainsi, quand sur ton front s’appesantit l’oubli,

Tu brilles pour moi seul, ô fille de Lorraine,

Et je t’aime, chétif, dans l’ombre enseveli.

 

 

 

Joseph CAYROU.

 

Recueilli dans Poésies de l’Académie

des muses santones, 11e volume, 1888.

 

 

 

 

 

 

 

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