Tristesse d’automne

 

 

Automne, assis à ma fenêtre,

J’admire en toi l’œuvre de Dieu !

Déjà, le vent froid nous pénètre,

Déjà s’obscurcit le ciel bleu !

 

La feuille d’or, la feuille rousse

Tissent à la terre un linceul !

Pourtant, ta mélopée est douce,

Automne, mon cœur n’est plus seul !

 

Dans le crépuscule où tout pleure,

Aux plaintes que les arbres ont,

Mes mains, qu’une main frêle effleure,

Se joignent dans une oraison !

 

Je songe à la désespérance

Des solitaires, sous leur toit !

Tu me regardes en silence...

Émus, nous rêvons d’autrefois !

 

Tantôt, au bruit sourd des rafales,

Plaignant tous les cœurs vagabonds

Que hantent les nuits automnales,

Pour ceux qui souffrent, nous prierons !

 

 

 

Alfred DESCARRIES, Pour mon pays, 1922.

 

 

 

 

 

 

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