Vers écrits en l’abbaye de Bonlieu

 

 

– Temple et moûtier, maison de Dieu, sainte demeure,

Dans l’abside romane aux murs presque abattus,

Dans les longs promenoirs du cloître où le vent pleure,

Vos murmures sacrés pour toujours se sont tus.

Seuil propice aux assauts de la vigne et du lierre,

Seuil jadis vénérable et de tilleuls planté,

Une autre vie est là, mêlée à ta poussière,

Sa jeunesse y sourit près de ta vétusté,

Tandis que, sur la dalle, un grand abbé de pierre

Qu’en l’église l’on voit funèbrement sculpté,

Semble symboliser la chrétienne espérance

Et du passé qui dort l’immuable croyance,

Figure hiératique, en sa rigidité.

 

 

 

LOUBENS.

 

Recueilli dans Poésies de l’Académie

des muses santones, 11e volume, 1888.

 

 

 

 

 

 

 

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